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Défense d'une Partie Civile victime de viol devant la Cour d' Assises de l' Aude par Me Pascal CLEMENT

Défense d'une Partie Civile victime de viol devant la Cour d' Assises de l' Aude par Me Pascal CLEMENT

Publié le : 17/07/2019 17 juillet juil. 07 2019

https://www.ladepeche.fr/2019/06/19/aude-12-ans-de-prison-pour-le-grand-pere-accuse-de-viols-sur-ses-petites-filles,8266314.php

La cour d’assises de l’Aude a rendu, ce mercredi 19 juin, son verdict dans l’affaire du grand-père accusé d’avoir violé ses petites-filles à Sigean. Il a été reconnu coupable de tous les faits et condamné à 12 ans de réclusion criminelle. Il avait reconnu un viol, sur sa fille (la seule sur une fratrie de 5 enfants), mais les faits sont prescrits.

"Trois femmes. À l’époque des faits, c’était des gamines, des adolescentes. Si on n’y prête pas garde, on pourrait penser que c’est paroles des unes contre celle de l’autre. C’est classique dans ce genre de dossier… On essaye d’atténuer la crédibilité de ces trois femmes », démarre l’avocat général, Christian Daudens, devant la cour d’assises, au moment de présenter ses réquisitions.

Évoquant ensuite un « faisceau d’indices » qui ne trompe pas et incite, selon le magistrat, à condamner le grand-père. « Il y a un mode opératoire qui est toujours le même, pour les trois victimes et alors que les premiers faits ont été commis dans les années 1980 ».

"Scénario pervers"

 L’accusé s’inscrit selon lui dans un « scénario pervers ». « Ces jeunes filles elles ont toujours le même âge, elles sont au sortir de l’enfance, pubères. Elles ont un corps « tout neuf » de jeunes femmes , qui « attire » le grand-père. Et d’évoquer aussi l’élément de surprise présent à chaque fois. « Il va mettre ces jeunes filles dans l’insécurité (...) Elles ont toutes peur et lui, ça l’excite ».

Face à ces éléments, l’avocat général a requis une peine de 8 ans d’emprisonnement contre l’accusé Michel K., un homme aujourd’hui de 72 ans. Dans son box, l’accusé n’a presque pas pris la parole lors de cette dernière journée d’audience. Pas une excuse ou un mot pour ses proches, présents dans la salle. Il attendait sa sentence, faisant des signes de la tête lorsque les mots des avocats ne lui convenaient pas.

"Vous lui avez volé ce qu’il y a de plus précieux dans la vie"

« C’est la découverte des choses de la vie, l’adolescence que vous lui avez volée. Ce qu’il y a de plus précieux dans la vie », a indiqué Me Philippe Calvet, pour la plus jeune des deux victimes, Angèle (*).  «Tu n’es pas une menteuse (comme l’a asséné l’accusé durant les débats, NDLR), tu es courageuse. Grâce à toi, le prédateur qu’est ton grand-père ne sévira plus », lui a-t-il alors lancé en se tournant vers elle.

Me Calvet s’est aussi attaché à prouver la véracité des révélations effectuées au compte-gouttes par la jeune fille. « Il est tout à fait possible qu’une victime commence à révéler certains faits et qu’ayant peur de faire éclater la famille, de dire ce qui est honteux, prenne du temps… ».

Pour Me Pascal Clément, le conseil de la seconde victime, Charlotte, « tout concorde pour dire qu’il y avait une omerta dans la famille » et que les déclarations tardives de sa cliente s’inscrivent dans « un processus sincère de libération de la parole ».

Des débats éprouvants

L’avocat de Michel K. a de son côté pointé l’imprécision et le manque de repère temporel dans les récits des victimes. « Quand on n’arrive pas à replacer les événements à une date précise, on n’a pas la possibilité de se défendre », a expliqué Me Olivier Forestier à la cour. Et d’enchaîner sur la potentielle « connivence » entre les deux victimes.

Après des débats éprouvants et trois heures et demie passées dans la salle des délibérés, le jury et les magistrats ont condamné l’accusé à 12 ans de réclusion criminelle. Une peine plus lourde que celle demandée par le ministère public. Un soulagement pour la famille et les victimes qui se prenaient dans les bras au sortir de la salle d’audience.

Michel K. devra aussi payer 30 000 € de dommages et intérêts à Angèle, 15 000 € à Charlotte et 8 000 € au père d’Angèle, représenté par Me Pierre Charpy. Il dispose de dix jours pour faire appel de cette décision.

 

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